On ne demande pas au pamphlétaire d'être équitable, de dérouler une pensée rationnelle ou même d'analyser objectivement des phénomènes. S'il est brillant, mordant, si sa verve nous emporte, on lui pardonnera la pire mauvaise foi, le lecteur se réservant la tâche de faire « la part des choses ». Dans son bref essai sur les méfaits de la culture de masse, publié pour la première fois en 1998, Alain Paucard ne fait malheureusement montre de ces qualités de style que très épisodiquement, ce qui fait ressortir la faiblesse de son argumentation et le caractère somme toute très superficiel de sa critique.
Cette dispersion est d'autant plus regrettable que certaines pages sont bienvenues et laissent entrevoir ce qu'aurait pu être ce petit livre si l'auteur s'était tenu à son sujet. Ainsi, les chapitres assez méchants sur Télérama, devenu pour les classes moyennes cultivées une sorte de Journal officiel de la Culture, sur les grandes expositions ou les visites guidées. Chacun se reconnaîtra, avec un peu de honte, dans ces portraits au burin. Quand il manie le paradoxe ou entonne l'air de la nostalgie pour les temps révolus, Alain Paucard est encore meilleur : ainsi fait-il un surprenant « Éloge des beaufs » où se devine un vrai talent d'ironiste.
Mais le reste du temps, il ne fait qu'irriter à force d'aller dans tous les sens et -passez-moi l'expression- de jouer les « vieux cons ». À ce jeu-là, d'autres, comme Jean Dutourd par exemple, ont montré plus de panache. A. Paucard, lui, faute de pouvoir fulminer l'anathème avec la force d'un Léon Bloy, se contente de geindre et de ronchonner. Dans une note, page 53, on apprend d'ailleurs qu'il est président à vie du « Club des ronchons », dont les réunions sont « interdites aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes ». Comment ! Même pas les chats ? Je refuse catégoriquement de m'inscrire à ce club
Cette dispersion est d'autant plus regrettable que certaines pages sont bienvenues et laissent entrevoir ce qu'aurait pu être ce petit livre si l'auteur s'était tenu à son sujet. Ainsi, les chapitres assez méchants sur Télérama, devenu pour les classes moyennes cultivées une sorte de Journal officiel de la Culture, sur les grandes expositions ou les visites guidées. Chacun se reconnaîtra, avec un peu de honte, dans ces portraits au burin. Quand il manie le paradoxe ou entonne l'air de la nostalgie pour les temps révolus, Alain Paucard est encore meilleur : ainsi fait-il un surprenant « Éloge des beaufs » où se devine un vrai talent d'ironiste.
Mais le reste du temps, il ne fait qu'irriter à force d'aller dans tous les sens et -passez-moi l'expression- de jouer les « vieux cons ». À ce jeu-là, d'autres, comme Jean Dutourd par exemple, ont montré plus de panache. A. Paucard, lui, faute de pouvoir fulminer l'anathème avec la force d'un Léon Bloy, se contente de geindre et de ronchonner. Dans une note, page 53, on apprend d'ailleurs qu'il est président à vie du « Club des ronchons », dont les réunions sont « interdites aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes ». Comment ! Même pas les chats ? Je refuse catégoriquement de m'inscrire à ce club
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